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The Church of Dead Girls, de Stephen Dobyns (1997)

Tout amateur de littérature qui se respecte sait que lorsqu'un roman est frappé de la mention : "C'est génial, achetez-le (Stephen King)", ou de l'un de ses synonymes, il s'agit généralement d'une série B sans intérêt que le Roi a principalement encensé pour faire plaisir au neveu de son beau-frère. L'exception qui confirme la règle se nomme donc Stephen Dobyns, formidable poète néo-goth que l'on découvre ici romancier brillant. Avec The Church of Dead Girls, le tramp stamp de King prend une fois n'est pas coutume tout son sens : plus qu'un bon livre, cette œuvre gigogne au suspens millimétrée est une héritière directe de Needful Thingset de quelques autres ; une chronique cruelle déconstruisant une petite ville lambda, accumulant les portraits au vitriol et montant en puissance avec une effrayante régularité. Seule véritable nuance avec un bon vieux King : c'est une intrigue policière et non fantastique qui sert ici de détonateur. Pour le reste, tout ce qu'on aime chez le Maître est présent dans le roman de ce brillant disciple.



Entretiens avec le bourreau, de Kazimierz Moczarski (1977)

C'est le pitch le plus glauque du monde et le pire, c'est que ce n'est même pas de la fiction. Ou comment en 1945, au gré d'un renversement d'alliance typique de la seconde guerre mondiale, un héros de la résistance polonaise (Moczarski) se retrouve emprisonné par les Russes dans la même cellule que Jürgen Stroop... qui n'est autre que le général SS qui le tortura pendant la guerre. Avouez que rien qu'avec cette idée faisant froid dans le dos, on a envie de lire le récit en question. D'autant que se noue entre les deux une relation si étrange que, des années plus tard et enfin réhabilité, Moczarski s'empressera d'en faire ce livre qui, bien plus malsain qu'un simple récit de cette cohabitation contre-nature, s'avère par bien des aspects être un portrait nuancé (et parfois plein d'humour) du monstrueux Stroop. Troublant et assez fascinant même si, Moczarski n'étant pas écrivain (et ne le revendiquant pas), l'ensemble n'est pas dénué de passages un brin fastidieux.



Nemesis, de Philip Roth (2010)

Il y a quelque chose de troublant à voir ainsi parader Philip Roth, d'interview en interview, pour clamer lui-même (avant les autres ?) qu'il est fini, qu'il n'arrive plus à écrire, et qu'après tout à bientôt quatre-vingts ans, ce n'est jamais que l'ordre des choses. Il y a quelque chose de troublant là-dedans car à la lumière de ses derniers romans, on n'arrive pas à s'ôter de l'esprit que c'est lui qui a raison - Philip Roth a de toute façon toujours raison. Jusqu'au bout, il aura été le plus intelligent, le plus lucide, le plus fin des auteurs de sa génération. Jusqu'à la déliquescence évidente d'un talent qui, s'il subsiste aujourd'hui grâce à un style très largement supérieur au tout-venant de la production littéraire mondiale, n'a plus la même force, le même souffle épique qui rendait indispensable des romans comme... presque tous ceux qu'il a écrits entre 1970 et le début des années 2000 (en gros).Nemesis, qu'on ne s'y trompe pas, est un bon livre. Mais c'est un livre à ficelles. Un livre dans lequel Philip Roth joue à être Philip Roth, utilise les mêmes vieux trucs narratifs, comme en pilotage automatique. Le résultat se lit avec plaisir, peut-être même grand plaisir lorsque l'on connaît mal le reste de l’œuvre. Il est en tout point supérieur à son exécrable prédécesseur, qu'on préfèrera ne même pas citer. Mais il sent, effectivement, la fin. La fin d'un monde (dans le texte) et la fin d'une époque (hors du texte), celle où Philip Roth transformait tout ce qu'il touchait en or, celle où, véritable rareté dans l'histoire de littérature, il y avait lui et les autres - un seul type écrasant la concurrence de son insolente supériorité.



John Perkins suivi D'un scrupule, de Henri Thomas (1960)

Henri Thomas, avec qui j'ai précédemment raconté ma première et troublante rencontre, a reçu le Prix Médicis pour ce roman (ce qui signifie donc qu'il n'est pas si inconnu que je le pensais... juste totalement oublié). Si j'osais la remarque facile, on n'est tout à fait surpris en l'apprenant. Il est toujours difficile de se faire une idée précise sur les obsessions d'un auteur lorsque l'on n'en a lu que deux ouvrages, mais John Perkins est un texte en tout point bien plus conventiel que La Nuit de Londres, avec lequel il ne partage que peu d'aspects sinon un certain pessimisme et un goût prononcé pour la déliquescence. En l’occurrence, celle d'un couple d'Américains moyens, dont on suit la chronique incroyablement vide et ennuyeuse. C'est le principe qui veut cela, le parti-pris formel ne faisant que s'adapter au fond. Sauf que l'on s'ennuie aussi légèrement, du coup. En dépit d'une écriture royale et d'un sens du détail-révélateur qui ne laisse d'impressionner.



The Casual Vacancy, de J.K. Rowling (2012)

Mettons tout de suite les choses au clair : la critique s'est clairement défoulée sur la pauvre J.K. Rowling (enfin "pauvre"...). Elle a loupé Harry Potter, elle ne l'a foncièrement jamais aimé mais n'a jamais pu s'opposer frontalement à un tel phénomène de société qui, en plus, a envoyé des millions de gosses dans les bibliothèques... et donc, à présent que tout cela est terminé, la critique tient enfin sa revanche. Le phénomène est connu et identifié. On ne peut rien contre, même si The Casual Vacancy n'a pas mérité le mal qu'on a pu en dire. On y retrouve ainsi un talent de conteuse que l'on connaît bien et que l'on a toujours apprécié, ce vrai feeling pour tout ce qui concerne la dynamique narrative, et qui a toujours été - au-delà de l'imaginaire - la vraie qualité de Harry Potter, celle qui compensait des faiblesses stylistiques évidentes et que d'ailleurs personne n'a jamais réellement contestées. Le problème c'est qu'évidemment, placé dans un tout autre contexte, ceci est moins convaincant. Si la critique s'est déraisonnablement acharnée sur ce roman, il n'était pas non plus faux de dire que J.K. Rowling y fait des efforts assez vains et artificiels pour prendre le contrepied de sa saga, efforts qui ne marchent que par intermittence tant elle s'attèle à un univers dont on sent bien qu'il lui est pour beaucoup étranger, et qu'elle peine à rendre totalement crédible. Pas sûr qu'il fallait six mille articles pour dire ça, mais passons. Le livre se lit vite, sans déplaisir, et c'est l'essentiel.



Imperial Bedrooms, de Bret Easton Ellis (2010)

Il m'aura donc fallu plus de deux ans pour venir à bout de ce livre, ce qui n'est pas loin de constituer un nouveau record personnel proportionnellement à son épaisseur (cent-soixante-neuf pages !). Le pire, c'est que quelques mois après l'avoir finalement achevé, son souvenir s'est déjà en grande partie estompé. Roman gratuit, reposant sur un postulat de départ faux et archi faux (suffisamment de gens en ont quelque chose à ficher de ce que sont devenus les personnages de Less than Zero pour que cela justifie de lui donner une suite) dans lequel BEE s'enferre jusqu'au point de non-retour, Imperial Bedrooms semble ne strictement rien à avoir à raconter la plupart du temps, malgré quelques pages parvenant à braquer un ou deux sourires. Le reste est vain, creux, superficiel. Si Less than Zeroétait le portrait complexe d'une époque où tout était plus simple, Imperial Bedrooms est au mieux la caricature vulgaire d'une époque infiniment plus complexe. Et fait de la peine lorsque l'on doit en conclure, effaré, que le grand Bret Easton Ellis a fini par ressembler à ses disciples et autres imitateurs. La meilleure preuve de cela c'est que dans le fond, le véritable sequel contemporain à Less than Zero, c'est... The Good Life, du camarade Jay McInerney.



Tomber les filles avec Duran Duran, de Rob Sheffield (2010 ; 2012 pour l'édition française)

Il y a des livres qui finissent par devenir fascinants tant ils ont tout pour déplaire. Celui-ci fait fort : terrifiant de manque d'inspiration et d'ambitions (depuis le succès de High Fidelity, on a lu cent fois ce genre de collection d'idylles faussement douces-amères - et réellement cucul-la-praline - sur fond d'obsession compulsive pour la pop music), name dropping assommant (encore un qui n'a compris que ce n'est pas parce qu'on cite deux noms de groupe/livre/disque/film par phrase qu'on fait œuvre de pop culture : cela donne juste l'impression qu'on a quatorze ans et qu'on cherche l'approbation des mecs cools dans la cour du collège), et contenu dans le fond tellement crétin et girly qu'il ne pouvait être que l’œuvre d'un homme. Et pourtant, il plaît. Nan, j'déconne - je l'ai rangé dans le fond de l'étagère au bout de cent-vingt pages. Faut dire qu'en plus de tout le reste, la musique n'y est même pas bonne.



Fifty Shades of Grey, d'E.L. James (2012)

L'une des grandes réformes du Golb en 2013, c'est que je m'autorise désormais à dire quelques mots des livres plantés en route. Celui-ci l'a été, mais je n'en attendais pas beaucoup plus d'un livre acheté en désespoir de cause un soir que j'étais bloqué dans un aéroport espagnol. Outre qu'on a rarement vu (dans l'histoire de la littérature comme dans celle de la sexualité humaine) initiation au plaisir aussi lente, la (tentative de) lecture de ce poids lourds (dans tous les sens du terme) m'aura tout de même permis de valider une ou deux intuitions que je me traînais depuis quelques années : 1) il en faut peu pour émoustiller le grand public, en tout cas beaucoup moins qu'à un vieux pervers comme moi ; 2) les Anglais ont vraiment un problème pour ainsi croire à chaque best-seller que l'édition a été révolutionnée (je ne voudrais pas jeter le discrédit sur toute une nation, mais des ménagères qui lisent du Harlequin cochon ça existe depuis longtemps, chez ces porcs de français : la preuve) ; 3) contrairement aux grands airs libéraux qu'elle aime à se donner, notre société est bien triste et conservatrice, pour s'exciter collectivement sur un livre apparaissant comme un modèle de sagesse comparé aux premiers romans érotiques anonymes du XIXe, tous infiniment plus trash et osés dans ce registre initiatique (a fortiori replacés dans le contexte de l'époque). Apprendre tout ça en se faisant chier, je trouve que ce n'est déjà pas si mal. Non ?



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