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Having a Rave up with Jacques Duvall

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[Mes disques à moi (et rien qu'à moi) - N°115]
Hantises– Phantom featuring Jacques Duvall (2006)

J’ai souvent assez mal écrit sur les disques Freaskville. Dans la douleur, en n’étant jamais trop sûr de ce que je voulais en dire, ou alors en passant par la bande et en écrivant deux pages ne parlant quasiment pas de l’album en question. Je ne sais pas pourquoi : j’aime très fort ce label. J’aime très fort nombre de ses publications. J’en aime très fort un si grand nombre qu’il y a quelques mois, lorsque j’ai commencé à composer le 10 Years After des 10 Years After, en virer certaines de la liste fut un véritable crève-cœur (j’en gardai tout de même trois au final, ce qui doit malgré tout en faire l’un des indés les plus représentés dans cette sélection). Et pourtant j’ai du mal à écrire sur tout ce monde. C’est bizarre. Peut-être cela vient-il juste de ce que je les aime très fort, un peu comme des peluches. Qui traînent sur le lit et que l’on voit souvent sans voir, jusqu’au moment où notre main s’égare dessus un peu machinalement et où l’on s’aperçoit que ce contact est assez agréable, si ce n’est un peu rassurant. Les disques Freaksville, et tout particulièrement ceux de Duvall, ce sont mes peluches favorites : quel que soit l’appartement dans lequel j’ai vécu ces dernières années, leur étagère a toujours été géographiquement la plus proche de mon bureau – donc de ma personne, puisque je passe ma vie assis devant mon bureau. Comme des peluches, les disques Freaksville sont toujours là, tout près, même si je les écoute peu sorti des parutions récentes – je connais les plus anciens par cœur. Ce ne sont pas des albums qui me bouleversent, ce qui fait que j’ai énormément de mal à étaler mes tripes sur l’écran lorsque j’essaie de les évoquer. Ce sont des disques qui, confusément, me rassurent. Me stimulent. Me font frissonner, oui, mais de sérénité et de plaisir. « Les disques Freaksville rendent heureux», dit le slogan ? C'est dingue à dire, mais c'est vrai.


Hantises est un album à mille ou deux mille écoutes. Ou un million si ça se trouve – au bout d’un moment, cela devient assez abstrait. Il n’est peut-être pas le meilleur à être paru chez Freaksville durant cette décennie (les Belges favoris du Golb fêtent leur dix ans la même année que lui – tout un symbole, même si je n’ai aucune idée de quoi), il n’est d’ailleurs peut-être même pas le meilleur de Duvall et ce qui est certain, c’est qu’il n’est pas le meilleur Phantom (le premier avec Marie France me paraît indépassable). Mais il a un truc en plus qui fait que l’on y revient constamment, sans jamais se lasser, surtout lorsque l’on est sensible à l’univers de Duvall. Un artiste que je ne connaissais pas vraiment à l’époque, tout en en étant paradoxalement assez familier puisque l’un des péchés mignons de ma jeunesse plus torturée que folle était l’album Douce Violence, d’Elsa (ne riez pas), dont il écrivit une bonne moitié des textes. L’album du déclin de la teen star, soit dit en passant – Duvall ne chantait pas pour rien « Je casse tout ce que je touche ». Quelque chose m’a longtemps fasciné dans ce disque, malgré ses arrangements un peu dégueulasses par endroits (les années quatre-vingt-dix ont débuté vraiment très tard, en France). Une malice. Un côté gentiment pervers. Une maturité, également, plutôt curieuse venant d’une gamine qui ne devait guère avoir que dix-huit ou dix-neuf ans à l’époque. Douce Violence fut ma première rencontre avec Duvall, mais il me fallut bien vingt ans pour m’en apercevoir. Sans exagération aucune, j'en ait été bouleversé. Duvall avait écrit l’essentiel du seul album de variété française que j’aie jamais aimé quand j’étais gosse. Un disque que je connaissais – et connaît toujours – par cœur. Un disque qu’une fois plus âgé, j’ai souvent cité comme un modèle d’écriture francophone (à l’époque, j’ai un peu honte, j’étais convaincu que c’était Dabadie qui en était l’unique auteur). Ce n’était pas uniquement une coïncidence extraordinaire, c’était une Révélation : Duvall avait toujours été là, près de moi, sans que je le sache. Il avait façonné… peut-être pas mon imaginaire, ne poussons pas, mais à tout le moins une bonne part de l’idée que je me faisais de ce qu’était une bonne chanson pop écrite dans ma langue (ainsi que, bien involontairement, mes premiers émois sexuels… mais pas de chance, il est temps de clore cette longue digression).


Si Hantises est un album auquel on ne cesse de revenir, même dix ans après sa parution, c’est parce qu’il a possède un feeling indicible que l’on ne retrouve plus vraiment sur les albums suivants de Duvall – même les meilleurs. Normal : il est un premier album qui n’est en est pas un, et qui de surcroît n’a pas été conçu comme tel. Il a la fraîcheur et la simplicité de ces œuvres qui n’ont pas spécialement prévu d’en être, interprétées par des gens dont ce n’est pas vraiment le métier. Tout a été dit de sa genèse éclair et presque accidentelle (Duvall en personne nous l’avait racontée ce jour-là), mais on n’a peut-être pas assez souligné à quelle point tant ses conditions d’enregistrement spartiates que son côté « première fois » transpirent à l’écoute. Hantises est formidable parce qu’il est un album qui ne voulait pas se faire, qui en un sens n’aurait jamais dû exister. Quand les suivants sont tous le nouvel album de Duvall, celui-ci est surtout le disque d’un mec presque ordinaire et à peu près inconnu, vaguement blasé, qui n’a pas spécialement envie d’enregistrer un LP – encore moins de faire de la scène. Et qui, n’ayant rien à perdre, se ramène dans ce qu’on imagine être un mélange de curiosité et de traînage de pieds… pour finalement y prendre goût là, tout de suite, maintenant. Tandis que vous êtes en train de l’écouter. C’est frappant lorsque l’on prête attention aux interprétations goguenardes de « J’ai fait sauter le monde » ou de la formidable « John-Cloude » : Duvall cabotine comme jamais, bouffe tout l’espace auditif, quand ses ouvrages suivants, pour être sans doute plus personnels, sont aussi plus posés et réservés. Plus pensés, tout simplement, loin de l'émouvant je-m’en-foutisme d'« Il doit y avoir un truc », chef-d’œuvre de blues dégingandé mention Je m'en branle de tout et surtout de ce que je suis en train de chanter. Hantises a quelque chose de viscéral que capte parfaitement un Phantom lui-même encore à l’état embryonnaire. Un vrai, grand disque de rock’n’roll, rêche, débridé, parfois infernal (« Il doit y avoir un truc » encore, « Bloody Mary »). On a d’ailleurs bien du mal à imaginer ses textes dans un habillage différent, bien qu’ils n’aient pas été spécifiquement écrits pour l’occasion (mais à qui donc Duvall espérait-il faire chanter « Je resterai toujours ce gamin de Belgique / Honnête et droit comme Tintin / Mais en plus énergique » ? C’est tout de même très mystérieux, quand on y réfléchit deux minutes…)

J’ai souvent du mal à écrire sur les disques Freaksville – j’aurais pu écrire toujours, maintenant que je parcours cet article-ci. Il est possible que ce soit parce que je ne m'y projette que très peu, ce qui est plutôt à leur honneur. Le jour où j'y parviendrais sans réfléchir, cela signifiera sans doute que tout ce qui est cool chez Freaksville se sera envolé. Que ce sera devenu un peu plus comme moi, donc plutôt sérieux, un peu chiant, vaguement pédant et à moitié psychorigide. Personne n'aurait l'idée de souhaiter un truc comme ça à ses peluches préférées.

Une bonne part de la Freaksville Family exportera l'anniversaire du label demain soir au Divan du Monde ; Phantom et Duvall y interprèteront notamment cet album DANS SON INTÉGRALITÉ (expression à la ronflance hilarante lorsque l'on sait qu'il ne dure que 28 minutes)



Trois autres disques pour découvrir Jacques Duvall :

Pourquoi pas nous ? (avec Élisa Point, 2007)
Le Cowboy et La Call-girl (2009)
Je ne me prends plus pour Dieu (2015)


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