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GAME OF THRONES (saison 3) La saison se terminera paisiblement ce soir, avec on l'imagine le traditionnel final kaléidoscope où les scénaristes se sentent obligés de faire un dernier point sur quasiment toutes les intrigues en cours. Depuis trois ans, on a compris le concept et on sait bien que le climax de chaque saison sera non sa chute, mais son épisode neuf. 2013 n'a pas fait exception à la règle avec le très attendu Red Wedding, dont on se demande hélas qui ne l'avait pas vu venir tant la prod a fait tout ce qu'il était financièrement et marketinguement possible de faire pour le sur-vendre à un public ébahi. J'imagine que du coup, de nombreux spectateurs n'ayant pas lu les livres ont dû voir clignoter des lampions du début à la fin de l'épisode, ce qui est d'autant plus dommage qu'en terme d'écriture, le plus gros cliffhanger de toute la série était plutôt bien amené. En toute franchise, je n'ai pas trouvé cela aussi extraordinaire que tout le monde le dit depuis une semaine, mais c'est hélas un sentiment que j'éprouve très régulièrement devant la série - tout en prenant dans le même temps un grand plaisir à la retrouver à chaque fois. Malgré quelques très bonnes scènes ex nihilo (en gros toutes celles avec Natalie Dormer, qui aura bien mérité son award de meilleur actrice dans un second rôle), les scénaristes semblent décidément incapables de se dépêtrer de leur travail d'illustration scolaire d'une histoire dont ils ne maîtrisent quasiment rien et qui, que cela plaise ou non aux thuriféraires du show, a déjà été racontée ailleurs et en mieux. Et si l'on a pu par éclats se trouver à espérer quelque audace de la part de Weiss et Benioff, ceux-ci sont à chaque fois rapidement rentrés dans le rang (et les jupes de George). Résultat si Game of Thrones demeure un show solide, efficace et d'une belle constance dans la qualité, on ne note pas de bond qualitatif particulier d'une saison sur l'autre et la mécanique se contente de ronronner paisiblement une grosse moitié du temps. Or plus l'adaptation avancera, plus cette application finira par la rendre laborieuse. Car l’œuvre de Martin, si elle est d'une très grande qualité, n'est pas exempte de défauts et de mauvais choix narratifs que la version télé, au lieu d'essayer de les corriger, se contente de dupliquer sans paraître voir plus loin que le bout de chaque saison. Le Red Wedding en est d'ailleurs l'un des plus beaux exemples, car si ce retournement de situation fut à l'époque du troisième tome un formidable coup de poker doublé une séquence particulièrement traumatisante pour le lecteur, les tomes suivants n'ont fait que souligner à quel point il fut également un twist totalement gratuit n'apportant rien au récit global si ce n'est un climax de quelques pages. Pire encore, il s'est en fait avéré avec le recul être le premier aveu d'impuissance d'un auteur qui, incapable de mener à terme la plupart de ses intrigues, décidait brutalement de sabrer l'une des plus volumineuse en en assassinant chaque personnage histoire d'être sûr qu'on n'entende plus jamais parler de choses qui occupaient tout de même les lecteurs depuis des centaines de pages. Bref. Nous verrons en saison quatre si la série, dont je viens de dire plein de mal alors que je la trouve malgré tout très bonne (bah quoi ?) parvient enfin à devenir... une série, et non plus un produit dérivé particulièrement onéreux. Mais tout à fait franchement, après trois saison de figures imposées, je n'y crois plus du tout.
MAD MEN (saison 6) Je n'en entends tellement plus parler que j'en viens à me demander si quelqu'un regarde encore cette série. Le buzz serait-il déjà retombé ? Il faut croire, à lire les (rares) commentaires à son sujet, tous plus négatifs et désabusés. Autant dire que je suis très heureux de vivre dans une époque où les séries télés sont à ce point géniales et addictives qu'on puisse considérer comme un gros bide quelque chose d'aussi bien écrit, joué et mis en scène que cette sixième saison de Mad Men.
RECTIFY Ce n'est pas très engageant sur le papier. Non pas à cause du sujet (quel sujet peut encore prétendre faire office de repoussoir de nos jours ?), mais bien à cause du format, de la présentation et, somme toute, de tout ce qu'on peut en lire a priori. Une série sur un type sortant du couloir de la mort, sur Sundance Channel le bien-nommé, ça sent bon tout ce qui insupporte Le Golb depuis quelques années à la télé US : les pauses auteurisantes, la télé qui se prend pour le cinoche parce que si, voyons, c'est une fin en soi, et bla et bla - et encore bla. Preuve s'il en était encore besoin qu'il ne faut jamais s'arrêter aux préjugés : comme je le disais dans l'appendice de l'épisode précédent, Rectify est sans aucun doute l'une des séries qu'il ne faut absolument pas louper en ce printemps qui n'en a pas l'air. Une histoire prenante, bien sûr, qui a le mérite de ménager les ambiguïtés et de jouer sur une toute une gamme thématique prévisible mais parfaitement exploitée. Mais surtout et c'est paradoxalement devenu l'essentiel de nos jours, une feuilleton capable de feuilletonner et non un film poseur découpé en épisodes. Bien écrit, bien construit et parfaitement rythmé, laissant respirer les intrigues et ne s'encombrant pas de postures pseudo-intellos pour explorer les zones les plus sombres de l'âme scénaristique. Rectify est une série dure, et elle l'est d'autant plus qu'elle ne semble jamais trop essayer de l'être. Au contraire, elle utilise souvent l'humour et les décalages pour donner l'illusion d'être moins sombre que ce qu'elle est - que ce qu'elle ne peut qu'être. Si au final, sans doute faute de temps, elle n'est sans doute pas exactement le chef-d’œuvre absolu que certains critiques priapiques voudront vous vendre, Rectify est en revanche bel et bien une grande série, menée de main de maître par un comédien plus ou moins inconnu (plutôt plus), Aden Young, dont l'aura moite et insaisissable suffit à elle seule à sauver les (rares) temps morts de ces six épisodes.
THE VAMPIRE DIARIES (saison 4) C'était un peu n'importe quoi, cette saison. Donc c'était très cool. Alors bien sûr, la série a perdu beaucoup de ce qui la rendait plaisante à ses débuts, le teen drama habile ayant peu à peu cédé la place à une espèce de feuilleton épileptique où les rebondissements s'enchaînent tellement vite qu'on arrête d'y réfléchir et qu'on se contente de tendre la joue. Ça fuse, ça crie, ça chiale, ça pète de tous les côtés, ça tue, ça ressuscite, ça se dispute le sort du monde et lorsque ça se repose, c'est uniquement par mégarde ou bien parce qu'arrive un cliffhanger de bourrin histoire de remettre les idées du spectateurs en place. On le bouffe en trois jours, sans réfléchir et, mieux : sans en avoir envie. Très cool, je vous dit.
THE GUILD (saison 1) Je ne saurais même pas dire précisément depuis quand cette websérie culte pourri au fin fond de mon disque dur, mais la plupart des comédies que je suis étant désormais en vacances, il m'a semblé que c'était le moment idéal pour dépoussiérer un peu ces épisodes remontant à 2007 (six saisons ont été produites depuis). Sans surprise, c'est plutôt convenu et peint à la truelle. Difficile d'obtenir un autre résultat lorsque la saison entière excède à peine les quarante-cinq minutes. Construire une intrigue entière dans le laps de temps servant ailleurs à un épisode d'exposition relevant de la gageure, ces dix premiers épisodes servent de mise en bouche plaisante et, il faut le reconnaître, plutôt marrante. Sans doute moins parce que Felicia Day est une supeur auteure que parce qu'elle est, en revanche, une super comédienne dont la moindre mimique est drôle-touchante-inventive-troptopcute. En somme, on y reviendra parce que dans le fond, une saison n'est franchement pas assez pour se forger un avis précis. A part quant au sourire de Felicia mais cet avis-là, il était forgé depuis longtemps.
GAME OF THRONES (saison 3) La saison se terminera paisiblement ce soir, avec on l'imagine le traditionnel final kaléidoscope où les scénaristes se sentent obligés de faire un dernier point sur quasiment toutes les intrigues en cours. Depuis trois ans, on a compris le concept et on sait bien que le climax de chaque saison sera non sa chute, mais son épisode neuf. 2013 n'a pas fait exception à la règle avec le très attendu Red Wedding, dont on se demande hélas qui ne l'avait pas vu venir tant la prod a fait tout ce qu'il était financièrement et marketinguement possible de faire pour le sur-vendre à un public ébahi. J'imagine que du coup, de nombreux spectateurs n'ayant pas lu les livres ont dû voir clignoter des lampions du début à la fin de l'épisode, ce qui est d'autant plus dommage qu'en terme d'écriture, le plus gros cliffhanger de toute la série était plutôt bien amené. En toute franchise, je n'ai pas trouvé cela aussi extraordinaire que tout le monde le dit depuis une semaine, mais c'est hélas un sentiment que j'éprouve très régulièrement devant la série - tout en prenant dans le même temps un grand plaisir à la retrouver à chaque fois. Malgré quelques très bonnes scènes ex nihilo (en gros toutes celles avec Natalie Dormer, qui aura bien mérité son award de meilleur actrice dans un second rôle), les scénaristes semblent décidément incapables de se dépêtrer de leur travail d'illustration scolaire d'une histoire dont ils ne maîtrisent quasiment rien et qui, que cela plaise ou non aux thuriféraires du show, a déjà été racontée ailleurs et en mieux. Et si l'on a pu par éclats se trouver à espérer quelque audace de la part de Weiss et Benioff, ceux-ci sont à chaque fois rapidement rentrés dans le rang (et les jupes de George). Résultat si Game of Thrones demeure un show solide, efficace et d'une belle constance dans la qualité, on ne note pas de bond qualitatif particulier d'une saison sur l'autre et la mécanique se contente de ronronner paisiblement une grosse moitié du temps. Or plus l'adaptation avancera, plus cette application finira par la rendre laborieuse. Car l’œuvre de Martin, si elle est d'une très grande qualité, n'est pas exempte de défauts et de mauvais choix narratifs que la version télé, au lieu d'essayer de les corriger, se contente de dupliquer sans paraître voir plus loin que le bout de chaque saison. Le Red Wedding en est d'ailleurs l'un des plus beaux exemples, car si ce retournement de situation fut à l'époque du troisième tome un formidable coup de poker doublé une séquence particulièrement traumatisante pour le lecteur, les tomes suivants n'ont fait que souligner à quel point il fut également un twist totalement gratuit n'apportant rien au récit global si ce n'est un climax de quelques pages. Pire encore, il s'est en fait avéré avec le recul être le premier aveu d'impuissance d'un auteur qui, incapable de mener à terme la plupart de ses intrigues, décidait brutalement de sabrer l'une des plus volumineuse en en assassinant chaque personnage histoire d'être sûr qu'on n'entende plus jamais parler de choses qui occupaient tout de même les lecteurs depuis des centaines de pages. Bref. Nous verrons en saison quatre si la série, dont je viens de dire plein de mal alors que je la trouve malgré tout très bonne (bah quoi ?) parvient enfin à devenir... une série, et non plus un produit dérivé particulièrement onéreux. Mais tout à fait franchement, après trois saison de figures imposées, je n'y crois plus du tout.
MAD MEN (saison 6) Je n'en entends tellement plus parler que j'en viens à me demander si quelqu'un regarde encore cette série. Le buzz serait-il déjà retombé ? Il faut croire, à lire les (rares) commentaires à son sujet, tous plus négatifs et désabusés. Autant dire que je suis très heureux de vivre dans une époque où les séries télés sont à ce point géniales et addictives qu'on puisse considérer comme un gros bide quelque chose d'aussi bien écrit, joué et mis en scène que cette sixième saison de Mad Men.
RECTIFY Ce n'est pas très engageant sur le papier. Non pas à cause du sujet (quel sujet peut encore prétendre faire office de repoussoir de nos jours ?), mais bien à cause du format, de la présentation et, somme toute, de tout ce qu'on peut en lire a priori. Une série sur un type sortant du couloir de la mort, sur Sundance Channel le bien-nommé, ça sent bon tout ce qui insupporte Le Golb depuis quelques années à la télé US : les pauses auteurisantes, la télé qui se prend pour le cinoche parce que si, voyons, c'est une fin en soi, et bla et bla - et encore bla. Preuve s'il en était encore besoin qu'il ne faut jamais s'arrêter aux préjugés : comme je le disais dans l'appendice de l'épisode précédent, Rectify est sans aucun doute l'une des séries qu'il ne faut absolument pas louper en ce printemps qui n'en a pas l'air. Une histoire prenante, bien sûr, qui a le mérite de ménager les ambiguïtés et de jouer sur une toute une gamme thématique prévisible mais parfaitement exploitée. Mais surtout et c'est paradoxalement devenu l'essentiel de nos jours, une feuilleton capable de feuilletonner et non un film poseur découpé en épisodes. Bien écrit, bien construit et parfaitement rythmé, laissant respirer les intrigues et ne s'encombrant pas de postures pseudo-intellos pour explorer les zones les plus sombres de l'âme scénaristique. Rectify est une série dure, et elle l'est d'autant plus qu'elle ne semble jamais trop essayer de l'être. Au contraire, elle utilise souvent l'humour et les décalages pour donner l'illusion d'être moins sombre que ce qu'elle est - que ce qu'elle ne peut qu'être. Si au final, sans doute faute de temps, elle n'est sans doute pas exactement le chef-d’œuvre absolu que certains critiques priapiques voudront vous vendre, Rectify est en revanche bel et bien une grande série, menée de main de maître par un comédien plus ou moins inconnu (plutôt plus), Aden Young, dont l'aura moite et insaisissable suffit à elle seule à sauver les (rares) temps morts de ces six épisodes.
THE VAMPIRE DIARIES (saison 4) C'était un peu n'importe quoi, cette saison. Donc c'était très cool. Alors bien sûr, la série a perdu beaucoup de ce qui la rendait plaisante à ses débuts, le teen drama habile ayant peu à peu cédé la place à une espèce de feuilleton épileptique où les rebondissements s'enchaînent tellement vite qu'on arrête d'y réfléchir et qu'on se contente de tendre la joue. Ça fuse, ça crie, ça chiale, ça pète de tous les côtés, ça tue, ça ressuscite, ça se dispute le sort du monde et lorsque ça se repose, c'est uniquement par mégarde ou bien parce qu'arrive un cliffhanger de bourrin histoire de remettre les idées du spectateurs en place. On le bouffe en trois jours, sans réfléchir et, mieux : sans en avoir envie. Très cool, je vous dit.
Mieux vaut tard que jamais
THE GUILD (saison 1) Je ne saurais même pas dire précisément depuis quand cette websérie culte pourri au fin fond de mon disque dur, mais la plupart des comédies que je suis étant désormais en vacances, il m'a semblé que c'était le moment idéal pour dépoussiérer un peu ces épisodes remontant à 2007 (six saisons ont été produites depuis). Sans surprise, c'est plutôt convenu et peint à la truelle. Difficile d'obtenir un autre résultat lorsque la saison entière excède à peine les quarante-cinq minutes. Construire une intrigue entière dans le laps de temps servant ailleurs à un épisode d'exposition relevant de la gageure, ces dix premiers épisodes servent de mise en bouche plaisante et, il faut le reconnaître, plutôt marrante. Sans doute moins parce que Felicia Day est une supeur auteure que parce qu'elle est, en revanche, une super comédienne dont la moindre mimique est drôle-touchante-inventive-troptopcute. En somme, on y reviendra parce que dans le fond, une saison n'est franchement pas assez pour se forger un avis précis. A part quant au sourire de Felicia mais cet avis-là, il était forgé depuis longtemps.