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En gros, le mois de mai a commencé par de la pluie, fini par de la pluie et entre les deux, on a juste appris la disparition d'un camarade-collègue-voisin-pote qui a plus qu'à son tour nourri cette rubrique de découvertes et de commentaires piquants, en infatigable dénicheur de trucs inconnus qu'on s'empressait d'aller chroniquer en prenant des airs intelligents. On ne se connaissait pas suffisamment pour qu'il ne soit pas de très mauvais goût de s’appesantir sur le sujet, mais enfin. L'animal traînait sa queue tachetée dans cette rubrique depuis ses tout débuts ; impossible de ne pas profiter de cette édition pour lui adresser un ultime "coucou". Et un vrai "merci".
Truc bruyantAlan B. Clay - The Slaughterhouse 5 - Parce qu'en général, quand un groupe vous contacte pour vous dire "vu les groupes que vous semblez aimer, je pense que notre projet blabla", c'est faux et vous éclatez de rire au bout de trois morceaux. On l'aura compris, rien de tel avec ces feux follets math danois qui, si on oublie leur goût immodéré et un peu vain pour les interludes, ont bon sur quasi toute la ligne (à commencer par le nom).
Mini-tarte aux popsAntipathy - GUMS! Parce que c'est un bout des Plimpton's, dont nous parlions le mois dernier, mais surtout parce que cet EP est certainement le truc pop le plus cool, insouciant et enthousiasmant qu'on ait entendu pour l'instant en 2013. Six titres nickels pommes-chips à savourer en toute gratuité légale par-ici.
FolkBlack Pudding - Mark Lanegan & Duke Garwood Parce que l'espace d'une poignée de titres, on se surprend à y croire, à cet album guitare-voix que le loup de Seattle nous doit depuis bientôt trente ans. Finalement non, mais la plupart du temps, c'était quand même vachement bien essayé.
Everything's Revival, disent-ilsBlow out - The So So Glos Parce qu'on avait bien aimé ces New Yorkais à leurs débuts. Parce qu'ils avaient déçu et reviennent autrement plus en forme, ce qui ne peut être qu'une bonne nouvelle. Peu importe qu'ils sonnent toujours autant comme un mélange pas possible entre les Libertines et le skate-punk.
Pause mignonneté Child Ballads - Anais Mitchell & Jefferson Hamer Parce que petit disque qui relève plus de l'EP que de l'album confirme ce qu'on soupçonnait depuis quelques temps maintenant : Anais Mitchell n'est jamais aussi inspirée que lorsqu'elle est en bonne compagnie.
Légendes lo-fiEnglish Little League - Guided By Voices Parce que c'est reparti comme en 14, les albums qui poussent comme des champignons et les chansons fulgurantes/cheap/barrées/splendides/nulles à chier - selon les moments. Sûrement leur album le plus abouti depuis la reformation.
SpongieuxFalse Idols - Tricky Parce qu'il n'y avait que lui pour avoir l'excellente idée de baptiser un album - et un label - de la sorte. Parce que Tricky est peut-être bien en effet la dernière véritable Idole, et qu'il a bien le droit de pisser sur la concurrence. Parce que si ce nouvel opus n'est évidemment pas le Maxinquaye volume 2 qu'il essaie de nous vendre (mais qui y croyait ?), il y retrouve bien en revanche une forme d'épure, une sensualité et une mélancolie l'on désespérait de réentendre un jour sur un de ses disques. Bon retour parmi les tiens, tonton presque-Dieu.
French WaveFrench Cowboy & The One - French Cowboy Parce qu'on a beau savoir depuis le temps qu'il y a autant de French Cowboy qu'il y a d'albums de French Cowboy, on se fait malgré tout surprendre à tout les coups - et que cette fois-ci, c'est un quasi sans faute. New wave dopée aux hormones, rock'n'roll sans attache, ce nouvel opus réussit la singulière performance d'être simultanément ce que le dernier Depeche Mode et le dernier Primal ne parviennent même pas à atteindre en rêve. Bien joué.
Folk-blues-barbuHubcap Music - Seasick Steve Parce qu'il nous l'avait promis-juré avec son album précédent, Steve : ce ne serait pas au vieux singe qu'on apprendrait à faire la grimace. Deux ans et un disque plus tard, on ne peut qu'opiner du - et face au - chef.
Branchés repentisMonomania - Deerhunter Parce que sûr que si j'étais un fan de Deerhunter, je l'aurais mauvaise en écoutant cet album. Fort heureusement je suis un odieux suiveur qui ne s'est intéressé au groupe que sur le tard, lorsque celui-ci a eu la bonne idée de commencer à écrire des chansons. Je n'ai donc aucun problème à le voir sonner de plus en plus pop et signer quelques unes des meilleures chansons de blur depuis son split. Mieux, j'ai même envie de les encourager dans cette voie, non pas uniquement parce que j'aime l'idée de voir les lecteurs de Pitchfork défrisés, mais tout simplement parce que ce Monomania se révèle un peu plus chouette à chaque écoute.
Doom Doom BoysThe Mouths of Madness - Orchid Parce que le voilà, le metal qui mettra toujours Le Golb dans tous ses états. Chevelu, velu, heavy as a fucking really heavy things et biberonné aux Sabbath et autres B.O.C. Rien de très original ? Peut-être, et après ?
Je ne sais pas si je dois le direRandom Access Memories - Daft Punk. Parce ce disque supra dance et mega disco, je le trouve surtout vachement psyché. Ça reste entre nous, bien sûr.
Hip hop lancinantSome Say I so Say Light - Ghostpoet - Parce que c'est une des meilleures surprises de cette première moitié d'année. Il faut le reconnaître, à part GT et quelques fanatiques, plus grand monde ne fait très attention à ce que produisent les membres du Wu. Alors lorsqu'on tombe sur un disque comme celui-ci, mélancolique, groovy, sensuel... peu importe que ça ne réinvente pas la roue, on signe des deux mains.
Jukebox psychéSuper Forma - Orval Carlos Sibelius Parce que si un bon ouvrage psyché doit savoir s'affranchir du temps et de l'espace, celui-ci mérite une place de choix auprès de la crème du genre. Parce que contrairement à ce que vous diront les mauvaises langues en croyant bien faire, on ne pense pas aux Beatles, à Barrett ou à Love en l'écoutant. On réussit à les oublier. Chapeau.
Rock'n'Cool Tweaker Two - Hypocrite In A Hippy Crypt Parce c'est la règle : chaque sélection du Golb doit avoir son petit album indé sympa, qui n'invente pas la poudre mais dont le songwriting est suffisamment solide pour donner envie se le repasser plusieurs fois durant les semaines suivantes. Hypocrite In A Hippy Crypt est l'heureux élu du mois du mai, qui en plus d'avoir un nom suffisamment con pour paraître génial propose une garage-indie-pop aux mélodies suffisamment bien troussées pour paraître entêtantes. Que demande le peuple ?
En gros, le mois de mai a commencé par de la pluie, fini par de la pluie et entre les deux, on a juste appris la disparition d'un camarade-collègue-voisin-pote qui a plus qu'à son tour nourri cette rubrique de découvertes et de commentaires piquants, en infatigable dénicheur de trucs inconnus qu'on s'empressait d'aller chroniquer en prenant des airs intelligents. On ne se connaissait pas suffisamment pour qu'il ne soit pas de très mauvais goût de s’appesantir sur le sujet, mais enfin. L'animal traînait sa queue tachetée dans cette rubrique depuis ses tout débuts ; impossible de ne pas profiter de cette édition pour lui adresser un ultime "coucou". Et un vrai "merci".
It's up to Emma - Scout Niblett
Elle fait son truc, Emma. Dans son coin, sans faire chier personne. Certains appellent cela de la radicalité ; en réalité, elle semble surtout se contenter d'être elle-même. It's up to Emma ? Bah ouais. Quoi d'autre ? S'il peut crisper un peu parfois, et si on lui reprochera toujours plus ou moins à juste titre son manque d'originalité, le grunge osseux de Scout Niblett réussit toujours à choper l'auditeur par le colbac, souvent pour lui coller une bonne baffe dans la gueule - plus rarement pour lui caresser la joue.
Mine de rien le temps passe, mais à quarante balais dans quelques mois, Emma Louise a toujours cette silhouette enfantine cachée sous des fringues informes et cette voix de petite fille martyrisée par la vie. On alterne entre envie de l'engueuler et besoin de la cajoler, sans savoir quelle posture choisir.
Comme tout les précédents, cet album pour frat kids n'ayant jamais entendu dire que Kurt Cobain était mort inspire des sentiments mitigés. La détresse, la vraie, n'est pas un sentiment que l'on se prend en pleine tronche avec plaisir - même lorsqu'elle estjolimenthabilement mise en scène. It's up to Emma est presque l'antithèse d'un album cool, on se demande même parfois comment son auteure réussit à avoir de bonnes critiques. C'est un disque fatigué, plus blues que n'importe quel autre en un sens, à destination des gens qui se rongent les ongles et pensent au suicide au moins une fois par trimestre. Même pas besoin de se fatiguer à écrire des lyrics désabusés quand on constate que même le riff de "No Scrubs" revisité à la sauce Niblett et d'une insondable mélancolie. Une constante chez la jeune femme, probablement auteure - ici comme ailleurs - de quelques uns des riffs les plus tristes de toute l'histoire de la guitare électrique. Un peu lugubre, oui. Un peu ado qui a trop les nerfs contre la vie et ses parents, sans doute. Mais qu'est-ce qu'on s'en fout, dans le fond ?
Les Autres disques de mai en une poignée de parce que...
Truc bruyantAlan B. Clay - The Slaughterhouse 5 - Parce qu'en général, quand un groupe vous contacte pour vous dire "vu les groupes que vous semblez aimer, je pense que notre projet blabla", c'est faux et vous éclatez de rire au bout de trois morceaux. On l'aura compris, rien de tel avec ces feux follets math danois qui, si on oublie leur goût immodéré et un peu vain pour les interludes, ont bon sur quasi toute la ligne (à commencer par le nom).
Mini-tarte aux popsAntipathy - GUMS! Parce que c'est un bout des Plimpton's, dont nous parlions le mois dernier, mais surtout parce que cet EP est certainement le truc pop le plus cool, insouciant et enthousiasmant qu'on ait entendu pour l'instant en 2013. Six titres nickels pommes-chips à savourer en toute gratuité légale par-ici.
FolkBlack Pudding - Mark Lanegan & Duke Garwood Parce que l'espace d'une poignée de titres, on se surprend à y croire, à cet album guitare-voix que le loup de Seattle nous doit depuis bientôt trente ans. Finalement non, mais la plupart du temps, c'était quand même vachement bien essayé.
Everything's Revival, disent-ilsBlow out - The So So Glos Parce qu'on avait bien aimé ces New Yorkais à leurs débuts. Parce qu'ils avaient déçu et reviennent autrement plus en forme, ce qui ne peut être qu'une bonne nouvelle. Peu importe qu'ils sonnent toujours autant comme un mélange pas possible entre les Libertines et le skate-punk.
Pause mignonneté Child Ballads - Anais Mitchell & Jefferson Hamer Parce que petit disque qui relève plus de l'EP que de l'album confirme ce qu'on soupçonnait depuis quelques temps maintenant : Anais Mitchell n'est jamais aussi inspirée que lorsqu'elle est en bonne compagnie.
Légendes lo-fiEnglish Little League - Guided By Voices Parce que c'est reparti comme en 14, les albums qui poussent comme des champignons et les chansons fulgurantes/cheap/barrées/splendides/nulles à chier - selon les moments. Sûrement leur album le plus abouti depuis la reformation.
SpongieuxFalse Idols - Tricky Parce qu'il n'y avait que lui pour avoir l'excellente idée de baptiser un album - et un label - de la sorte. Parce que Tricky est peut-être bien en effet la dernière véritable Idole, et qu'il a bien le droit de pisser sur la concurrence. Parce que si ce nouvel opus n'est évidemment pas le Maxinquaye volume 2 qu'il essaie de nous vendre (mais qui y croyait ?), il y retrouve bien en revanche une forme d'épure, une sensualité et une mélancolie l'on désespérait de réentendre un jour sur un de ses disques. Bon retour parmi les tiens, tonton presque-Dieu.
French WaveFrench Cowboy & The One - French Cowboy Parce qu'on a beau savoir depuis le temps qu'il y a autant de French Cowboy qu'il y a d'albums de French Cowboy, on se fait malgré tout surprendre à tout les coups - et que cette fois-ci, c'est un quasi sans faute. New wave dopée aux hormones, rock'n'roll sans attache, ce nouvel opus réussit la singulière performance d'être simultanément ce que le dernier Depeche Mode et le dernier Primal ne parviennent même pas à atteindre en rêve. Bien joué.
Folk-blues-barbuHubcap Music - Seasick Steve Parce qu'il nous l'avait promis-juré avec son album précédent, Steve : ce ne serait pas au vieux singe qu'on apprendrait à faire la grimace. Deux ans et un disque plus tard, on ne peut qu'opiner du - et face au - chef.
Branchés repentisMonomania - Deerhunter Parce que sûr que si j'étais un fan de Deerhunter, je l'aurais mauvaise en écoutant cet album. Fort heureusement je suis un odieux suiveur qui ne s'est intéressé au groupe que sur le tard, lorsque celui-ci a eu la bonne idée de commencer à écrire des chansons. Je n'ai donc aucun problème à le voir sonner de plus en plus pop et signer quelques unes des meilleures chansons de blur depuis son split. Mieux, j'ai même envie de les encourager dans cette voie, non pas uniquement parce que j'aime l'idée de voir les lecteurs de Pitchfork défrisés, mais tout simplement parce que ce Monomania se révèle un peu plus chouette à chaque écoute.
Doom Doom BoysThe Mouths of Madness - Orchid Parce que le voilà, le metal qui mettra toujours Le Golb dans tous ses états. Chevelu, velu, heavy as a fucking really heavy things et biberonné aux Sabbath et autres B.O.C. Rien de très original ? Peut-être, et après ?
Je ne sais pas si je dois le direRandom Access Memories - Daft Punk. Parce ce disque supra dance et mega disco, je le trouve surtout vachement psyché. Ça reste entre nous, bien sûr.
Hip hop lancinantSome Say I so Say Light - Ghostpoet - Parce que c'est une des meilleures surprises de cette première moitié d'année. Il faut le reconnaître, à part GT et quelques fanatiques, plus grand monde ne fait très attention à ce que produisent les membres du Wu. Alors lorsqu'on tombe sur un disque comme celui-ci, mélancolique, groovy, sensuel... peu importe que ça ne réinvente pas la roue, on signe des deux mains.
Jukebox psychéSuper Forma - Orval Carlos Sibelius Parce que si un bon ouvrage psyché doit savoir s'affranchir du temps et de l'espace, celui-ci mérite une place de choix auprès de la crème du genre. Parce que contrairement à ce que vous diront les mauvaises langues en croyant bien faire, on ne pense pas aux Beatles, à Barrett ou à Love en l'écoutant. On réussit à les oublier. Chapeau.
Rock'n'Cool Tweaker Two - Hypocrite In A Hippy Crypt Parce c'est la règle : chaque sélection du Golb doit avoir son petit album indé sympa, qui n'invente pas la poudre mais dont le songwriting est suffisamment solide pour donner envie se le repasser plusieurs fois durant les semaines suivantes. Hypocrite In A Hippy Crypt est l'heureux élu du mois du mai, qui en plus d'avoir un nom suffisamment con pour paraître génial propose une garage-indie-pop aux mélodies suffisamment bien troussées pour paraître entêtantes. Que demande le peuple ?