L'émerveillement. La fascination. L'angoisse. La tension. L'apaisement. Parfois la surprise, la peur ou la crainte. Souvent la joie. De temps à autres, la frustration.
Il est rare que j'évoque un jeu vidéo en employant des champs lexicaux d'ordre émotionnels. Il est rare que j'éprouve beaucoup d'émotions tout court, lorsque je lance un jeu. Ce n'est d'ailleurs pas ce que j'en attends. Un jeu est un jeu - je l'ai assez écrit dans cette rubrique pour avoir le droit, une fois tous les deux ans, d'affirmer le contraire. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu. Il l'est aussi, bien sûr. Mais c'est quelque chose que l'on peut vite oublier.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, non, c'est un rêve éveillé. Celui d'un enfant qui aurait grandi dans les années quatre-vingts et n'aurait jamais pensé voir quelque chose de semblable dans sa vie. C'est une manière de voir les choses que l'on ne croise pas souvent, je crois, chez les amateurs de jeux vidéo. Leur monde se divise globalement en deux pôles inconciliables, avec d'un côté les joueurs qui grandissent et vivent avec leur temps, et de l'autre les vieux machins qui trouvent globalement que c'était mieux avant. Sur Le Golb, nous avons déjà établi que ce n'était pas le cas, et Donkey Kong Country Returns 3D de le démontrer avec une insolence assez extraordinaire. Durant les deux premières parties, on est littéralement assommé par la beauté de ce jeu, la finesse de ses graphismes, de ses musiques, de son animation - ultra-détaillée, ultra-fluide. C'est un émerveillement de chaque instant qui s'auto-entretetient en continu jusqu'à la moitié du deuxième monde, au moins. Il y a quelque chose de féérique, ainsi reçu par les yeux d'un gosse qui a connu les balbutiements des consoles de salon, puis les prémices des machines portables. Lorsque ma mère me piquait la Game Boy pour jouer à Tetris en cachette, Donkey Kong Country Returns relevait de la science-fiction pure et simple. Lancer un jeu à la 3D si élégante, à la réalisation si parfaite, sur une console portable, c'est un peu comme de sortir dans la rue un matin et de découvrir que tout le monde se déplace en voiture volante. Avant-hier encore, je m'extasiais de Super Mario Land, un jeu en noir et blanc ne comptant que quatre courts niveaux. Je ne suis pas certain d'avoir pris note de tout ce qui s'est passé entre temps mais ce qui est sûr, c'est que chaque fois que je me remets Donkey Kong Country Returns 3D, je me dis que j'ai eu de la chance de traverser ces deux époques avec la même candeur.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, disions-nous, c'est un rêve éveillé... qui peut rapidement tourner au cauchemar. Car si Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, c'est aussi au sens où il n'a pas été conçu pour les petits joueurs du dimanche. Ou plutôt parce qu'il offre la possibilité de s'adapter à tous les publics, une idée finalement rare et dont on ne comprendra jamais qu'elle ne soit pas la norme : les limitations techniques ou spatiales n'étant (quasiment) plus un problème, n'importe quel jeu des années 2010 devrait vous laisser le choix d'être un petit joueur ou un hardcore gamer (ce sont pourtant presque toujours les premiers qui l'emportement). Donkey Kong Country Returns 3D, de ce point de vue, est un véritable cadeau pour les amateurs de challenge. Ce n'est pas un jeu, non : c'est un sport. Le jeu de plateformes ultime, de par son level design vicieux comme de par sa vitesse par moments vertigineuse, qui met réellement à l'épreuve vos réflexes, donc vos nerfs, donc votre capacité de concentration. Un sport parce que, comme pour n'importe quel activité sportive, seule sa pratique intensive vous permettra de progresser. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas réellement un jeu difficile. Je l'ai fini dans un laps de temps assez court (mais en y jouant beaucoup plus qu'à d'autres). C'est un jeu exigeant, où tout n'est que timing, instinct, anticipation et vivacité d'esprit. Réunir toutes les "lettres K-O-N-G", toutes les pièces de puzzle, ouvrir et terminer tous les niveaux cachés... ne relève pas de l'impossible, mais cela demande de la patience et de l'entraînement. Preuve en est qu'en le reprenant un ou deux ans après l'avoir fini, on s'aperçoit que si, comme pour tous les sports, ses principes ne s'oublient jamais... la condition physique, pour sa part, se perd rapidement. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu que l'on peut commencer puis laisser de côté un mois puis reprendre et terminer comme si de rien n'était. Il n'y a aucune chance de le finir en procédant de la sorte. Et si ce paragraphe vous fait peur, c'est que vous n'avez pas saisi (sans doute par ma faute), la portée profondément addictive de ce soft. Comme tous les bons jeux difficiles, Donkey Kong Country Returns 3D ne l'est jamais assez pour être décourageant. Certains passages (le niveau avec les araignées en tête, ou encore les temples des derniers mondes) vous mettront parfois dans des états proches de l'ataraxie mais l'illusion qu'ils sont faisables sera toujours suffisamment présente pour que vous ne lâchiez pas l'affaire (en plus tout, tout autour, est tellement BEAU). Et triomphiez une fois la mission accomplie - ce dosage parfait fait de Donkey Kong Country Returns 3D le jeu de plateformes le plus gratifiant de tous les temps. Vous vous voyez réellement progresser. Vous vous surprenez à vous dire, chose rare, merde, je suis vraiment fortà ce jeu !. Qui n'en est pas un.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, je crois que c'est maintenant prouvé, et encore n'ai-je pas énuméré la moitié de ses qualités (je n'ai même pas cité les deux splendides niveaux réalisés en ombre chinoises). C'est un incroyable alignement de planètes. Une symphonie de l'ancien monde jouée avec des instruments venus du futur. C'est une chose d'affirmer que ce n'était pas mieux avant, mais c'en est tout de même une autre de pouvoir le démontrer. Mes yeux n'étant plus ceux d'un enfant qu'en très occasionnellement désormais, rares sont les jeux récents que j'aie spontanément envie de placer au-dessus de leurs glorieux ancêtres. C'est évidemment d'autant plus vrai dans les genres rois des années quatre-vingts et quatre-vingt-dix. La politique récente de Nintendo, en mode retour aux sources de toutes ses licences phares, l'a d'ailleurs démontré par l'absurde : aussi bon qu'aient pu être certains des revivals de la firme japonaise, personne n'aurait la folie de les placer au-dessus de leurs aînés. Donkey Kong Country Returns 3D, lui, peut bel et bien postuler, dans mes charts mentaux, au titre de meilleur jeu de plateformes de tous les temps. Il est en tout cas et de loin le meilleur jeu de sa série, ce qui n'est pas le moindre des compliments quand on se rappelle à quel point les deux premiers Donkey Kong Country marquèrent leur temps et les suivants. J'aurais pu vous parler de tout plein de choses pas très gaies aujourd'hui, mais je me suis dit allons : Noël est dans dix jours, cherchons quelque chose de bien, quelque chose de joyeux, quelque chose qui irait bien sous le sapin de n'importe qui aimant jouer. Et j'ai trouvé ça.
Il est rare que j'évoque un jeu vidéo en employant des champs lexicaux d'ordre émotionnels. Il est rare que j'éprouve beaucoup d'émotions tout court, lorsque je lance un jeu. Ce n'est d'ailleurs pas ce que j'en attends. Un jeu est un jeu - je l'ai assez écrit dans cette rubrique pour avoir le droit, une fois tous les deux ans, d'affirmer le contraire. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu. Il l'est aussi, bien sûr. Mais c'est quelque chose que l'on peut vite oublier.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, non, c'est un rêve éveillé. Celui d'un enfant qui aurait grandi dans les années quatre-vingts et n'aurait jamais pensé voir quelque chose de semblable dans sa vie. C'est une manière de voir les choses que l'on ne croise pas souvent, je crois, chez les amateurs de jeux vidéo. Leur monde se divise globalement en deux pôles inconciliables, avec d'un côté les joueurs qui grandissent et vivent avec leur temps, et de l'autre les vieux machins qui trouvent globalement que c'était mieux avant. Sur Le Golb, nous avons déjà établi que ce n'était pas le cas, et Donkey Kong Country Returns 3D de le démontrer avec une insolence assez extraordinaire. Durant les deux premières parties, on est littéralement assommé par la beauté de ce jeu, la finesse de ses graphismes, de ses musiques, de son animation - ultra-détaillée, ultra-fluide. C'est un émerveillement de chaque instant qui s'auto-entretetient en continu jusqu'à la moitié du deuxième monde, au moins. Il y a quelque chose de féérique, ainsi reçu par les yeux d'un gosse qui a connu les balbutiements des consoles de salon, puis les prémices des machines portables. Lorsque ma mère me piquait la Game Boy pour jouer à Tetris en cachette, Donkey Kong Country Returns relevait de la science-fiction pure et simple. Lancer un jeu à la 3D si élégante, à la réalisation si parfaite, sur une console portable, c'est un peu comme de sortir dans la rue un matin et de découvrir que tout le monde se déplace en voiture volante. Avant-hier encore, je m'extasiais de Super Mario Land, un jeu en noir et blanc ne comptant que quatre courts niveaux. Je ne suis pas certain d'avoir pris note de tout ce qui s'est passé entre temps mais ce qui est sûr, c'est que chaque fois que je me remets Donkey Kong Country Returns 3D, je me dis que j'ai eu de la chance de traverser ces deux époques avec la même candeur.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, disions-nous, c'est un rêve éveillé... qui peut rapidement tourner au cauchemar. Car si Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, c'est aussi au sens où il n'a pas été conçu pour les petits joueurs du dimanche. Ou plutôt parce qu'il offre la possibilité de s'adapter à tous les publics, une idée finalement rare et dont on ne comprendra jamais qu'elle ne soit pas la norme : les limitations techniques ou spatiales n'étant (quasiment) plus un problème, n'importe quel jeu des années 2010 devrait vous laisser le choix d'être un petit joueur ou un hardcore gamer (ce sont pourtant presque toujours les premiers qui l'emportement). Donkey Kong Country Returns 3D, de ce point de vue, est un véritable cadeau pour les amateurs de challenge. Ce n'est pas un jeu, non : c'est un sport. Le jeu de plateformes ultime, de par son level design vicieux comme de par sa vitesse par moments vertigineuse, qui met réellement à l'épreuve vos réflexes, donc vos nerfs, donc votre capacité de concentration. Un sport parce que, comme pour n'importe quel activité sportive, seule sa pratique intensive vous permettra de progresser. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas réellement un jeu difficile. Je l'ai fini dans un laps de temps assez court (mais en y jouant beaucoup plus qu'à d'autres). C'est un jeu exigeant, où tout n'est que timing, instinct, anticipation et vivacité d'esprit. Réunir toutes les "lettres K-O-N-G", toutes les pièces de puzzle, ouvrir et terminer tous les niveaux cachés... ne relève pas de l'impossible, mais cela demande de la patience et de l'entraînement. Preuve en est qu'en le reprenant un ou deux ans après l'avoir fini, on s'aperçoit que si, comme pour tous les sports, ses principes ne s'oublient jamais... la condition physique, pour sa part, se perd rapidement. Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu que l'on peut commencer puis laisser de côté un mois puis reprendre et terminer comme si de rien n'était. Il n'y a aucune chance de le finir en procédant de la sorte. Et si ce paragraphe vous fait peur, c'est que vous n'avez pas saisi (sans doute par ma faute), la portée profondément addictive de ce soft. Comme tous les bons jeux difficiles, Donkey Kong Country Returns 3D ne l'est jamais assez pour être décourageant. Certains passages (le niveau avec les araignées en tête, ou encore les temples des derniers mondes) vous mettront parfois dans des états proches de l'ataraxie mais l'illusion qu'ils sont faisables sera toujours suffisamment présente pour que vous ne lâchiez pas l'affaire (en plus tout, tout autour, est tellement BEAU). Et triomphiez une fois la mission accomplie - ce dosage parfait fait de Donkey Kong Country Returns 3D le jeu de plateformes le plus gratifiant de tous les temps. Vous vous voyez réellement progresser. Vous vous surprenez à vous dire, chose rare, merde, je suis vraiment fortà ce jeu !. Qui n'en est pas un.
Donkey Kong Country Returns 3D n'est pas un jeu, je crois que c'est maintenant prouvé, et encore n'ai-je pas énuméré la moitié de ses qualités (je n'ai même pas cité les deux splendides niveaux réalisés en ombre chinoises). C'est un incroyable alignement de planètes. Une symphonie de l'ancien monde jouée avec des instruments venus du futur. C'est une chose d'affirmer que ce n'était pas mieux avant, mais c'en est tout de même une autre de pouvoir le démontrer. Mes yeux n'étant plus ceux d'un enfant qu'en très occasionnellement désormais, rares sont les jeux récents que j'aie spontanément envie de placer au-dessus de leurs glorieux ancêtres. C'est évidemment d'autant plus vrai dans les genres rois des années quatre-vingts et quatre-vingt-dix. La politique récente de Nintendo, en mode retour aux sources de toutes ses licences phares, l'a d'ailleurs démontré par l'absurde : aussi bon qu'aient pu être certains des revivals de la firme japonaise, personne n'aurait la folie de les placer au-dessus de leurs aînés. Donkey Kong Country Returns 3D, lui, peut bel et bien postuler, dans mes charts mentaux, au titre de meilleur jeu de plateformes de tous les temps. Il est en tout cas et de loin le meilleur jeu de sa série, ce qui n'est pas le moindre des compliments quand on se rappelle à quel point les deux premiers Donkey Kong Country marquèrent leur temps et les suivants. J'aurais pu vous parler de tout plein de choses pas très gaies aujourd'hui, mais je me suis dit allons : Noël est dans dix jours, cherchons quelque chose de bien, quelque chose de joyeux, quelque chose qui irait bien sous le sapin de n'importe qui aimant jouer. Et j'ai trouvé ça.
👑Donkey Kong Country Returns 3D
Plateformes, Nintendo 3DS | Monster Games/Nintendo, 2013