👍 The DEUCE Bilan plutôt positif pour ce retour de Môssieur David Simon, qui réussit en seconde partie de saison à esquisser sa future fresque sans retomber dans les pièges de Show Me Your a Hero. Et pourtant, on est tout de même assez loin de se trouver devant la proposition la plus excitante du moment. La faute à une faiblesse récurrente de l’œuvre de Simon depuis Treme : cette impression étrange qu’il ne parvient plus à – ou ne veut plus, peut-être – écrire ses personnages comme autrefois. Ceux de The Wire, en tout cas les plus marquants, avaient quelque chose de plus que tous ceux que l’on croise dans ses productions récentes. Quelque chose de larger than life, comme McNulty. Quelque chose de figures mythologiques, à l'image d'Omar ou de Stringer Bell. On oublie souvent de le dire à son sujet tant elle sur-revendiquait son réalisme, mais The Wireétait une série profondément shakespearienne. C’était ce mélange qui la rendait si unique, si captivante, et les personnages, éléments essentiels de son architecture, n’y étaient pas pour rien. Ceux de The Deuce, comme avant eux ceux de Treme, sont sympas et dignes d’attention, mais il n’ont pas cette dimension. Ce sont des regular jane-joe qui peuvent émouvoir mais ne fascinent jamais. On avait le souffle coupé lorsque certains (anti)héros de The Wire mouraient ; on s’en tamponnerait presque complètement si tout le main cast de The Deuce passait sous un bus. Tous ont leur intérêt, tous font sens au sein de la démarche de l’auteur, mais aucun ne paraît indispensable, aucun ne dépasse son statut de simple pièce d'un vaste puzzle (pour reprendre une image cher à l'artiste). Symboliquement, le dernier personnage XXL qu’on ait vu dans une série de Simon fut celui incarné par John Goodman dans la première saison de Treme. Or, la mort de celui-ci était elle-même chargée de symbolique – c’était la mort d’une certaine gauche, d’une certaine forme de militantisme et de revendication devenue inefficiente au XXIe siècle. C’était la mort, en un sens, de David Simon tel qu’il paraissait encore se penser à l’époque de The Wire, ou du moins tel qu'on aimait à le présenter. Alors oui, peut-être ne veut-il tout simplement plus envisager ses personnages de la sorte. Mais ses histoires y perdent, incontestablement.
Je ne suis pas peu fier d'avoir réussi à parler deux fois de The Deuce sans faire aucune vanne sur James Franco !
💤The GUEST BOOKThe Guest Book est une anthologie qui……….. 💤💤💤
✋SEAL TEAM Quand on y pense, il est tout de même assez incroyable qu’après douze saisons de Bones, la présence de David Boreanaz parvienne encore à convaincre de jeter un œil à quelque chose. Les pouvoirs du Buffyverse tariront-ils un jour ? J’imagine que seule la real TV suivant la 471ème cure de désintox de Nicholas Brendon nous permettra de le déterminer avec précision (mais le pouvoir du Buffyverse est tel que je suis prêt à vous parier que Nicholas Brendon sera le seul acteur d’Hollywood à survivre à 2017 après avoir violenté une femme, et que dans un an des gens feront toujours la queue pour le voir dans les conventions). En attendant, Seal Team est une série qui tient debout, avec un casting plutôt correct (même si on savait tous très bien que Max Thériot était une illusion d’optique qui s’évanouirait à la minute où Bates Motel s’achèverait), mais compte tenu du peu d’attrait que j’éprouve pour son sujet, il était prévisible que je décrocherais assez rapidement. Pour moi, les séries militaires modernes racontent à peu près toute la même chose, avec des soldats héroïques mais qui souffrent trop beaucoup dans leur vie privée parce que c’est trop trop dur d’être un héros et un patriote.
Un jeu rigolo et totalement stupide serait d'essayer de comptabiliser le nombre de drapeaux américains par image/seconde.
Akinnuoye-Agbaje garde son calme même quand Sedgwick prononce la phrase "Where is my kid?!". Un signe d'espoir pour toutes les personnes souffrant de PTSD de par le monde.
👎👎The WALKING DEAD (saison 8) C’était chose promise : la guerre avec les Sauveurs serait « la plus longue et la plus lente depuis l’invention du bellicisme ». Je l’avais prédit dès avril 2016 mais soyons modestes : c’était à peine une prédiction – juste une évidence vu les capacités très limitées des scénaristes en charge. La seule surprise (pas des moindres !) fut que s’intercala entre temps une saison 7 globalement réussie, mais pour le reste tout ce que le spectateur subit depuis la dernière rentrée (et dont il se plaint partout sur ses rézosocios parce qu’il vient de réaliser que TWD n’était pas une série très bien écrite... mieux vaut tard que jamais) était couru d’avance. On ne devrait même pas en parler par-ici. On ne le fera plus, d’ailleurs : à quoi bonb désormais que tout le monde se met enfin à dire ce qu'on dit depuis des années ? Mais avant de se retirer avec la satisfaction de la mission de trolling accomplie, il fallait marquer le coup, parce que les quatre derniers épisodes sont au-delà du médiocre bedonnant – et occasionnellement capable de fulgurances – dans lequel la série barbote depuis plus ou moins toujours : nous sommes en train d’assister à un suicide scénaristique en bonne et due forme. Quatre épisodes défiant les limites de l’endormissement, construits exactement pareil et racontant tous la même chose, principalement composés de fusillades répétitives et d’éviscérations de zombies paraissant dupliquées les unes sur les autres. Un monumental film de quatre heures où il ne se passe à peu près rien, où l’intrigue n'a pas avancé d'un poil ou presque, et où les deux seuls véritables évènements auront été le retour inopiné d’un personnage que tout le monde avait oublié (pour mourir aussitôt, bien sûr), et le décès larmoyant d’un animal en CGI. Sans surprise, les audiences fondent comme neige au soleil (la série n’avait plus enregistré de scores aussi bas depuis six ans), et pour la première fois depuis très longtemps, l’hypothèse de son annulation paraît plausible (même si on en est sans doute encore loin tant la série rapporte en produits dérivés). C'est moche, mais ça fait bizarrement plaisir.
A l'heure où l'on parle d'interdire la cigarette dans les films, le temps est peut-être enfin venu d'organiser un moratoire sur les perruques.
👎The GUEST BOOK Bon, désolé pour tout à l’heure, c’est la première fois que ça m’arrive de m’endormir en plein article mais il y avait tout de même de quoi. The Guest Book est en effet la soixante-dixième anthologie diffusée en 2017, mais ATTENTION, il y a une subtilité : c’est aussi un sitcom. Voilà, je vous ai tout dit. Pour le reste, The Guest Book est d’une mollesse assez stupéfiante, démontre que Greg Garcia ne sait absolument pas quoi raconter dès qu’il sort des white-trash, et se viande encore plus fort que tous les autres avec ses guests.
Plus Oldie Anymore, but Toujours Passionnément Goodie
👍👍👍YOUNG JUSTICE (saisons 1 & 2) Annoncé par Netflix fin 2016, le retour de Young Justice n’est plus désormais qu’une question de mois. C’est peu dire qu’une fois n’est pas coutume, on se sent un peu excité à l’idée d'un remakebootval. D’abord parce que, bien entendu, le revival d’un dessin-animé n’est pas soumis aux mêmes contraintes, donc aux mêmes a prioris, que celui d’une série live. Surtout, durant les deux saisons et trois années où elle dura, Young Justice représenta réellement quelque chose aux yeux de son immense communauté de fans. Certains seraient tentés de dire que cette série fut le Batman: The Animated Series des millenials, dans leur rapport tant à l’animation qu’aux histoires de superhéros. Mais en dépit de la grande implication de Paul Dini dans les deux séries, Young Justice, qui ne s’inscrit pas dans le DCAU (même si la quasi totalité des comédiens de Justice League Unlimited y participent), a toujours été différente – ne serait-ce que parce qu’elle introduisait auprès du public des héros qu’il ne connaissait pour la plupart pas du tout (c’est évidemment encore plus vrai en France, où les comics mettant en scène les Teen Titans et leurs émanations n’ont été que très peu traduits). Beaucoup d’entre eux (Miss Martian, Artemis, Caldur/Aqualad) étaient du reste des créations originales, ou des versions extrêmement différentes de leurs modèles papier (Superboy, Red Arrow/Speedy).
Cultissime, en partie aussi du fait de son annulation controversée (Paul Dini affirma que DC et Cartoon Network voyaient d’un mauvais œil l’importance croissante accordée aux personnages féminins, qui aurait nuit à l’écoulement des figurines dealées avec Mattel car les petites filles auraient massivement suivi la série alors n’achetaient pas ou pas assez de figurines… explication qui ne fut jamais appuyée par quiconque, précisons-le tout de même, mais qui sonne tristement vraie… non ?), Young Justiceétait peut-être le meilleur teen-drama fantastique de sa période (2010-13), condensant à la perfection le meilleur de séries pour ados et le meilleur des séries de superhéros. En accordant une place prépondérante aux personnalités de ses protagonistes, extrêmement fouillées et toujours dévoilées par le non-dit (une vraie rareté dans le genre), tout en en livrant une intrigue principale puissante et complexe, étirée sur quatre arcs, qu’il était de plus en plus difficile de lâcher au fil des épisodes. Soit, cette petite remise à niveau d’avant come-back n’était sans doute pas nécessaire tant Young Justiceétait marquante à la base, je m'en rappelais d'ailleurs très bien, mais elle eut au moins le mérite de me donner l'occasion d'en parler un peu avant ce retour très attendu. Ne traînez pas trop, en plus ça se regarde très, très vite.