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The 100 - La Douleur, ça fait trop mal.

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[Taux de spoil : 58,9 %] Rétrospectivement, la jolie scène dans le premier épisode de la saison, où les héros de The 100 se mettaient à chanter au volant de leur jeep, était un peu plus qu'une respiration nécessaire – moment de paix et de légèreté au cours duquel, l'espace d'une infime minute de grâce, Bellamy, Raven et les autres redevenaient des adolescents. C'était aussi le proverbial calme avant la tempête. Un rai de lumière (le dernier ?) entre deux – trois – assauts de ténèbres s'apprêtant à les déchirer de part en part. Pourtant tout est là, dans cette petite scène apparemment dérivative. L'absence de Clarke, oubliée pour quelques secondes – à moins que ce ne soit justement le poids de sa présence invisible qui se dissipe, enfin. La mine de papier mâché de Jasper. Jusqu'à Octavia cavalant à côté de la voiture, encore et toujours à la marge – déjà seule.

On n'y avait pas forcément prêté attention tant la précédente saison était brillamment écrite, mais au-delà de ses thématiques, de ses deux ou trois épisodes à couper le souffle, de ses choix de scénario souvent très courageux... elle se démarquait de la première par la manière dont elle opérait un resserrement des protagonistes entre eux. Avec l'arrivée des adultes, les adolescents querelleurs et divisés de la première saison se retrouvaient à faire front, instinctivement et sans jamais réellement l'affirmer en ces termes. Il s'agissait de se soutenir, de se sauver même, entre personnes qui étaient là avant. Dans les treize premiers épisodes de la série, ils ont vécu une guerre, civile puis contre un ennemi commun, en sont sortis plus durs mais aussi, miraculeusement ou inévitablement, grandis. Durant tout le chapitre consacré à Mt. Wheather, alors même qu'ils sont éparpillés au quatre coins de l'intrigue, les protagonistes originels sont plus soudés et amis que jamais, et cet état ne pouvait ni ne devait durer. La scène simple et touchante dans la bagnole est en quelque sorte l’apothéose et le chant du cygne de cette belle unité. Il y a beaucoup d'excellentes choses dans cette troisième saison de ce qui est désormais, c'est incontestable, la meilleur série de SF à l'antenne. Il y en a de moins bonnes également, plus que l'an dernier. Mais j'avais envie de commencer par cela parce qu'à force de cliffhangers insoutenables et de mythologie fascinante (tout ce qui concerne les Terriens, en gros), on en oublierait presque parfois que The 100 est avant tout une série sur le passage à l'âge adulte, qui ne tiendrait pas longtemps sans le charisme de ses personnages et la qualité d'un casting de jeunes dont on se souvient pourtant qu'au départ, on avait plus envie de les cogner que de les suivre.


De moins bonnes choses, donc, il y en eut un peu en début de saison, notamment dans l'installation de l'arc consacré à la prise de pouvoir Pike – même si ce n'est peut-être pas ainsi qu'il convient de le formuler. Beaucoup se sont focalisés sur le revirement de Bellamy, fustigé ici, là, presque partout. J'ai été un peu surpris qu'ils soient surpris : il me semblait bien que les derniers mois nous avaient démontré à quel point la colère, le deuil et la peur peuvent faire basculer quelqu'un dans les prises de positions les plus irrationnelles, si ce n'est contre sa nature (et peu importe : si Bellamy a été héroïque durant une saison et demi, n'oublions pas non plus qu'il compose un despote aux petits pieds pas franchement recommandable au début de la série1 ). Il est certain en revanche que dans la mise en place de cette intrigue, The 100 a touché à ses limites, formelles, budgétaires, et sans doute un peu scénaristiques également. Ne disposant pas de vingt-quatre épisodes pour avancer à un rythme plus crédible, elle pousse très vite les caractères dans les extrêmes, alors que tout comme la trahison de Bellamy, les motivations de Pike et de ceux qui le soutiennent, qui ont survécu des mois seuls dans la nature, sont tout à fait compréhensibles sur le papier. De même, le show n'ayant pas à sa portée le budget d'un Game of Thrones, le soulèvement annoncé donne l'impression que dix gars bien remontés suffisent à totalement faire basculer une communauté – ce qui est peut-être plausible dans l'absolu mais rend un peu cheap à l'écran. Et pourtant, mais à la longue on commence à se dire que c'est une des forces de la série, ce pan de l'intrigue recèle quelques moments haletants au possible, déchirants, excitants. The 100 est en train de pousser au rang d'art majeur le fait d'écrire sous la contrainte, d'utiliser des faiblesses apparentes pour mieux les convertir en force.

C'est évidemment encore plus vrai de l'intrigue consacrée à la Cité des lumières, un peu pénible en début de saison (lorsque l'on a le sentiment que Jaha et Murphy ont décidé de déménager dans une autre série ressemblant à un mélange pas toujours très heureux de Battlestar et The Matrix), puis prometteuse lorsque l'on comprend de quoi il retourne, puis excitante lorsqu'elle intègre peu à peu Raven et Jasper pour mieux les approfondir et non pas juste pour leur filer un truc à faire... et enfin carrément trop classe lorsqu'en milieu de saison les scénaristes réalisent un formidable numéro d'équilibristes en reliant simultanément – et très naturellement – toutes les intrigues, faisant de celle-ci la colonne vertébrale non seulement de la saison, mais de la série dans son ensemble. Alors qu'on commençait à avoir un peu peur que The 100 ne se perde trop dans la revendication goguenarde de ses influences (ce qu'elle faisait dès le départ avec brio... mais aussi avec parcimonie), voici qu'elle dévoile sans crier gare l'un de ses pans de mythologie les plus inattendus et captivants. Chapeau, les mecs.


Et chapeau, surtout, pour ne jamais perdre de vue le sens de votre histoire. Au-delà de ses qualités, innombrables, ou de ses défauts, parfois assez criants, ce qui fait de The 100 une série si différente des autres est la manière dont elle place sans cesse ses personnages face à leurs responsabilités2. Il est extrêmement rare, en particulier dans des séries fantastico-SF à cliffhangers, que les actes des protagonistes aient des conséquences plus durables et profondes que de simplement faire avancer l'intrigue. Dès les premiers instants de la saison, on comprend que les évènements de Mt. Weather ne seront pas effacés de la mémoire collective, ni jetés au second plan. Ils sont présents dans tous les esprits et, plus qu'un rebondissement très sombre expédié en fin de saison deux, ils conditionnent les évènements à venir – ne serait-ce que parce que toute personne y ayant joué un rôle même minime en porte les séquelles psychologiques3. Ce choix narratif n'est pas nouveau dans la série : il en allait de même pour la grande bataille qui concluait le premier chapitre. Mais il trouve ici un véritable accomplissement, présentant des personnages à la fois très fidèles à eux-mêmes et malgré tout en perpétuelle mutation. L'exemple le plus parlant est sans doute paradoxalement le moins frappant : il s'agit de la blessure de Raven. Dans n'importe quelle autre série, une fois la jeune femme rétablie, cet évènement aurait été totalement occulté. Dans The 100, non seulement la douleur ne disparaît jamais, non seulement elle devient constitutive du personnage... mais encore se transforme-t-elle presque en intrigue à part entière. On ne sera donc pas surpris de constater une fois encore qu'à la différence d'un Game of Thrones, d'un Walking Dead et toutes ces autres séries s'étant faites une profession de foi d'assassiner leurs héros de la manière la plus dégueulasse et brutale possible, les morts de personnages dans The 100 soient réellementémouvantes. Pas uniquement choquantes ou surprenantes. On a peur pour eux lorsqu'on le voit venir (c'est souvent le cas), et on est réellement triste lorsqu'ils meurent, presque inconsolable lorsque l'on se dit qu'aucune trouvaille de casting ne pourra jamais les remplacer. En somme, on ressent exactement la même chose que les survivants contraints de faire leur deuil, lequel prend réellement du temps, lorsqu'il est possible. On n'ira peut-être pas jusqu'à dire que The 100 redonne du sens à la mort et à la souffrance de personnages télévisés – c'est un peu tentant, tout de même. Très, très peu de shows contemporains peuvent se targuer de provoquer cela chez le spectateur. Il va sans dire que cela excuse presque tout.


The 100 (saison 3), créée par Jason Rothenberg, d'après les romans de Kass Morgan (The CW, 2016)



1. Notons que précisément, le fait que tant de gens semblent l'avoir oublié en dit beaucoup sur la force de l'écriture, et plus spécialement de la caractérisation, dans cette série.
2. Accessoirement et même si je doute que le public de The 100 soit encore majoritairement composé d'adolescents, que ça fait du bien de voir une série classée – à tort ou à raison – en teen-drama, de surcroît sur la CW, qui incite son auditoire le plus jeune à s'interroger sur la notion de responsabilité plutôt que sur celle d'âme sœur, absolument absente de la série (rien que cela concourt à en faire un véritable OVNI).
3. C'est pourquoi il me paraît assez injuste de se braquer contre l'évolution d'un Bellamy - même si je conviens que lui inventer une copine juste pour la buter un épisode plus tard n'était pas l'idée du siècle. Bon, de là à confondre The 100 avec Arrow, il y a encore un certain nombre de femmes à mettre dans le frigo.


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